Le Seigneur s’est attaché à vous, il vous a choisis

Le Seigneur s’est attaché à vous, il vous a choisis 
Sacré Cœur de Jésus

Homélie du Père Jean-Jacque Guillemot

Deutéronome 7, 6-11 / Psaume 102 (103) / 1 Jean 4, 7-16 / Matthieu 11, 25-30
Le Seigneur s’est attaché à vous, il vous a choisis (Deutéronome 7, 7)

Dieu s’est attaché à nous, il nous a choisis, et ce lien est pour toujours, pas tant parce que nous sommes fidèles, mais bien parce que le Seigneur est fidèle … il supporte nos infidélités, nos lenteurs et nos refus.
Dieu n’a pas peur de s’attacher. Cela peut nous sembler étrange : parfois, nous appelons Dieu « l’absolu » qui signifie littéralement : détaché, indépendant, illimité …. Mais en réalité notre Père est absolu, toujours et uniquement dans l’amour. Par amour, il fait alliance avec Abraham, avec Isaac, avec Jacob, et ainsi de suite. Il aime les liens, il crée des liens, des liens qui libèrent au lieu de contraindre.

Nous avons redit avec le psaume : L’amour du Seigneur est de toujours à toujours (Psaume 102, 17). En revanche, un autre psaume affirme à notre propos : La fidélité a disparu chez les fils de l’homme (Psaume 11, 2). Aujourd’hui, en particulier, la fidélité est une valeur en crise parce que nous sommes poussés à rechercher toujours le changement, une supposée nouveauté, en négociant les racines de notre existence, de notre foi. Mais si elle n’est pas fidèle à ses racines, une société n’avance pas : elle peut faire de grands progrès techniques, mais ce n’est pas un progrès de tout l’homme et de tous les hommes.

L’amour fidèle de Dieu pour son peuple s’est manifeste et réalisé pleinement en Jésus Christ qui, pour honorer le lien de Dieu avec son peuple, s’est fait notre esclave, s’est dépouillé de sa gloire et a pris la condition de serviteur. Dans son amour il ne s’est pas découragé devant notre ingratitude et encore moins devant notre refus.  Saint Paul nous le dit très clairement : Si nous sommes infidèles, lui – Jésus – reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Timothée 2, 13). Jésus demeure fidèle, Jésus ne trahit jamais. Même quand nous nous sommes trompés, il nous attend toujours pour nous pardonner : il est le visage du Père miséricordieux.

Alors cet amour fidèle du Seigneur manifeste l’humilité de son cœur. Jésus n’est pas venu pour conquérir les hommes comme les rois et les puissants de ce monde, mais il est venu offrir son amour avec douceur et humilité. C’est ainsi qu’il s’est défini lui-même : Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur (Matthieu 11, 29). Et le sens de la fête du Sacré-Cœur de Jésus est bien de nous laisser envelopper par l’humble fidélité et par la douceur de l’amour du Christ qui nous révèle la miséricorde du Père. Nous pouvons expérimenter et goûter la tendresse de cet amour à toutes saisons de la vie : au temps de la joie et dans celui de la tristesse, au temps de la santé et dans celui de l’infirmité et de la maladie …

La fidélité de Dieu nous apprend à accueillir la vie comme l’avènement de son amour et nous permet de témoigner de cet amour pour nos frères et pour nos sœurs dans un service humble et doux …

Frères et sœur, dans le Christ nous contemplons la fidélité de Dieu. Chaque geste, chaque parole de Jésus laisse se manifester l’amour miséricordieux et fidèle du Père. Alors, devant lui, nous nous demandons : comment est mon amour pour mon prochain ? Est-ce que je sais être fidèle ?  Ou bien suis-je inconstant, suivant mes humeurs et mes sympathies ? chacun de nous peut répondre en conscience. Mais surtout nous pouvons nous adresser au Seigneur : Seigneur Jésus, rend mon cœur plus semblable au tien qui est plein d’amour et de fidélité.

P Jean-Jacques Guillemot, Manrèse, Sacré Cœur de Jésus, le 19 juin 2020